La dématérialisation du film : une avancée technique qui rapproche le cinéma du home cinéma

La technique :

Aujourd’hui avec la projection numérique, la bobine d’un film est remplacée par un disque dur externe : le Digital Cinema Package (DCP), c’est l’équivalent de la copie 35 mm dans le monde numérique. Il contient une multitude de données contenant les images, les sons et les sous-titres.

À son arrivée dans un cinéma, le film est encore sous une forme « physique » avec ce disque dur externe mais très vite, il va se transformer en un fichier dématérialisé. Le projectionniste (ou l’exploitant lui-même quand il s’agit d’un « petit » cinéma) le transfert via un câble usb ou firewire soit dans un serveur central, soit dans un serveur de lecture. Ces serveurs sont en fait des « bibliothèques ».

Deux manières de procéder sont à noter : La première est le stockage du « fichier film » dans le serveur central. Un serveur central est un gigantesque disque dur qui stocke et répertorie tous les fichiers numériques d’un cinéma (publicité, films, bandes-annonces). Il y en a un par cinéma. Il est relié en réseau interne (de type Ethernet) avec les serveurs de lecture qui eux sont présents dans chaque cabine de projection et reliés directement avec le projecteur numérique. Lors de l’organisation de la programmation dans le cinéma, l’opérateur transfère les films qui doivent être projetés du serveur central dans les serveurs de lecture qui les diffusent dans les salles.

La seconde manière de procéder est de transférer directement le DCP dans le serveur de lecture (comme dans l’extrait vidéo ci-dessous).

La sécurité :

Bien entendu, pour que le film puisse être lu par les projecteurs concernés – et uniquement par ces derniers – il faut que le projectionniste ait en sa possession un « code de sécurité » appelé clé KDM. Cette clé KDM est un code que le distributeur envoie à l’exploitant (très souvent par mail) pour que celui-ci puisse lire les DCP pour une durée déterminée ainsi qu’un projecteur précis (numéro de salle en fait). Le distributeur peut décider d’envoyer une clé qui permettra à l’exploitant de lire le DCP pour deux semaines dans la salle 1 par exemple. Elle représente le mode de sécurisation des films à l’ère du numérique. Sans elle, aucune lecture n’est possible.

La révolution :

C’est à ce moment-là, lors du stockage des films sous forme de fichiers informatiques que la réelle dématérialisation est présente. Le principe est exactement le même que lorsque l’on transfère des données d’une clé usb à un ordinateur, si ce n’est la taille évidemment (un film fait en moyenne 150 Gigaoctets). Cette révolution technologique est incontestablement la vraie révolution numérique.

Une fois le film « téléchargé » dans les serveurs du cinéma, il peut être diffusé, cette fois-ci sans « support physique ». Le cinéma peut aujourd’hui se créer une sorte de bibliothèque virtuelle dans son propre complexe. Le stockage de fichiers sur des disques durs, qui peuvent aujourd’hui atteindre des capacités de stockage immenses, a été utilisé par les « particuliers » avant de servir le cinéma. Le cinéma peut dans ce sens se rapprocher d’un fonctionnement de « stockage maison », il n’est plus uniquement un endroit de diffusion, mais il prend peu à peu la forme d’une « filmothèque ».

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Maxime Bracquemart

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