Le futur de l’audiovisuel selon Jean-Luc Silicani

Jean-Luc Silicani, président de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes), qui est l’autorité chargée de réguler les « tuyaux » d’internet, était l’invité de la SACD où il s’est exprimé sur l’avenir de l’aide à la création.

De sa position de responsable du réseau téléphonique et d’internet il a expliqué aux auteurs qui étaient venus le rencontrer lors de cette conférence que les outils de la distribution des programmes audiovisuels étaient en train de changer de manière définitive, ainsi :

  • Le nombre de téléspectateurs regardant la télévision par une voie non hertzienne dépassera celui qui regarde la télévision de manière classique dès l’été 2013.
  • La délinéarisation des programmes devient de plus en plus massive. Ainsi les obligations légales des chaines comme l’équilibre de la programmation ou la régulation du temps de parole lors d’élections politique n’aura plus aucun sens.
  • Et actuellement sur les « boxes » il y a deux types de programmes : ceux des chaînes de télévision qui sont autorisés par le CSA et ceux qui ne rentrent dans aucune statistique (des chaines TV de google à la chaine youtube d’un particulier comme « Norman » qui comptabilise des millions de spectateurs).

Face à ce changement radical du monde audiovisuel à cause des nouvelles technologies Jean-Luc Silicani en appelle à des prises de décisions courageuses ; selon lui il faudrait arrêter l’obligation à la création qu’ont les chaines.  Et afin de soutenir la création il propose d’instaurer une taxe modeste, mais néanmoins très étendue, sur l’ensemble des acteurs permettant aux spectateurs de regarder des œuvres audiovisuelles. Ainsi toute la chaine de création et de diffusion serait impliquée pour aider les créateurs, des fabricants d’écrans plats aux chaines de télévision en passant par les Fournisseurs d’Accès à Internet..

Ces pistes pourraient ainsi permettre la survie des programmes Français face à la disparition  programmée de la diffusion linéaire et face à l’augmentation des programmes délinéarisés qui ne pourront plus être contrôlés par une entité comme le CSA.

Aladin Farré

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