[Rencontre] Matthieu Viala, Fondateur de fRAK

La semaine dernière, la promotion DMC a eu le privilège d’échanger deux heures durant avec Matthieu Viala. D’abord acteur de l’industrie audiovisuelle, Matthieu Viala a commencé sa carrière en fondant la société de production Makever. 

Ce retour sur le début de son parcours lui a donné l’occasion de nous transmettre sa vision d’un cinéma en tension qui sera surement au coeur des débats de politique culturelle dans les dix années à venir. Selon lui, ce secteur est notamment mis à mal par la montée en puissance des plateformes qui centralisent à la fois l’offre et la demande tout en actant de la financiarisation des pratiques culturelles. Pour autant, cela ne profite pas aux créateurs, qui ne jouissent que de 6% des revenus générés par la distribution de leurs contenus. 

Depuis 2018, Matthieu Viala dirige l’entreprise Sybel, plateforme de podcasts par abonnement profitant à 60 000 abonnés. Cette société produit ses propres créations originales autant qu’elle acquiert de nouveaux programmes. À ce sujet, nous avons pu disserter sur la moindre place du podcast en France, notamment à l’aune d’une comparaison avec les États-Unis. Au-delà de ces expériences, notre rencontre a été l’occasion de revenir sur l’évolution du secteur numérique, de l’apparition d’internet jusqu’au lancement du Web 3.0. Ce concept, caractérisé par une utilisation de la blockchain, système de stockage de l’information décentralisé et désintermédié), a permis d’introduire des notions de confiance mutuelle et de propriété numérique dans les interactions digitales, dont la manifestation la plus connue est l’avènement des cryptomonnaies. Viennent aujourd’hui les tokens non-fongibles, jetons numériques uniques émis et échangeable sur une blockchain. Pouvant être manipulés et transférés de manière sécurisée et fonctionnant sur le même principe que les cryptomonnaies (infalsifiabilité, enregistrement des échanges dans un registre immuable, échange à un prix fixé en temps réel par l’offre et la demande, etc.), ces actifs numériques révolutionnaires peuvent avoir des utilisations variées dont la seule limite est l’imagination des entrepreneurs. Ce nouveau marché a occupé une grande place dans nos échanges avec Matthieu Viallat, désormais acteur de ce secteur grâce à Frak, un projet très ambitieux d’application des principes du web 3.0 et des monnaies virtuelles à la consommation de biens culturels. 

Nous tenons à remercier encore l’intervention de Matthieu Viallat, entrepreneur à suivre de près sur les prochaines semaines et années…