[Revue de presse] Du 4 au 11 octobre 2018

Une fermeture de Google+ imminente 

Lundi 8 octobre, Google a annoncé la fermeture progressive, au cours des 10 prochains mois, de son réseau social Google+. Cette décision intervient après que le Wall Street Journal est révélé l’existence d’une faille de sécurité dans le service qui aurait compromis les données personnelles de quelques centaines de milliers d’utilisateurs. Cette faille était connue de Google depuis mars dernier mais l’entreprise avait fait le choix de garder ces informations confidentielles. C’est donc la fin de Google+ qui avait ouvert en 2011 mais n’avait jamais vraiment su décoller et se mettre au même niveau que ses différents concurrents.
Cette information nous apprend tout d’abord que les failles de sécurité se multiplient, que nous n’en sommes pas toujours au courant et qu’elles touchent les deux principales entreprises accumulatrices de données personnelles, Facebook et Google. Dans un deuxième temps, cela nous montre qu’il est compliqué pour une entreprise de lancer un réseau social sans concept innovant dans un marché qui est déjà phagocyté par Facebook. En effet, à l’époque où le réseau fut lancé seul Facebook et Twitter étaient présents sur le marché et depuis les nouveaux réseaux sociaux qui ont réussi à s’imposer se sont principalement basés sur des concepts différents d’une approche principalement textuelle : Instagram et Snapchat avec l’image ou encore Whatsapp avec la messagerie pour ne citer qu’eux.

 

Le rapport Bergé : réformer l’audiovisuel à l’ère du numérique 

La député Aurore Bergé, porte parole du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, a publié le 4 octobre un rapport de quarante propositions pour réformer la communication audiovisuelle à l’ère du numérique. Ce rapport s’inscrit dans le projet de réforme de la loi Léotard de 1986 sur la liberté de communiquer, une des lois fondatrice de l’audiovisuel en France. Dans ce rapport la député aborde plusieurs sujets comme la lutte contre piratage ou encore le financement des créations françaises, notamment l’animation qui est très touchée par la future suppression de France 4. Elle apporte plusieurs propositions comme la fusion entre Hadopi et le CSA ou encore d’universaliser la redevance afin de toucher même les personnes qui ne possèdent pas de téléviseur.
Ce rapport nous laisse perplexe car tout d’abord ce n’est pas le premier rapport sur le sujet, ce qui peut entraîner une cacophonie parlementaire et ensuite les sujets abordés dans le rapports sont tellement diverses que cela donne l’impression que le rapport manque de direction.

 

France Télévisions lance une consultation citoyenne pour appuyer sa nouvelle orientation stratégique

Cette semaine nous avons beaucoup entendu France Télévisions, largement mentionné dans l’actualité. Tout d’abord le groupe a lancé, en compagnie de Radio France, une consultation citoyenne. Elle a pour but de connaître les attentes des Français par rapport à l’audiovisuel public qui est aujourd’hui au coeur de nombreux débats et restructurations. Ainsi, FranceTV espère récolter des informations sur les habitudes de consommations et les préférences en termes de programmes des Français.
Secondement, lors du déjeuner de l’Association des Journalistes Médias, Takis Candilis, directeur général à l’antenne et aux programmes de France Télévisions, a détaillé les mutations à venir de l’organisation des programmes chez France Télévisions. Il a donné des indications sur l’orientation digitale du groupe. En effet, le budget pour les programmes digitaux est voué à passer de 3,5 million d’euros en 2018 à 200 millions d’euros au minimum en 2022. Il a notamment indiqué que le budget de Slash serait multiplié par dix dès l’an prochain. Tout cela met encore plus l’accent sur la volonté de transformation de France Télévisions et l’orientation numérique que le groupe prend.

 

Netflix : un milliard de dollars investis sur le sol américain 

Netflix a racheté le complexe de studio américains ABQ et compte l’exploiter pour ses contenus originaux. Ces investissements humains et financiers seront principalement réalisés au Nouveau Mexique, dont la gouverneur a opéré une vraie campagne de dumping fiscal pour attirer la plateforme américaine, avec une baisse d’impôts considérable et 15 millions de dollars de subventions publiques à la clef.
Cela nous informe sur combien la fiscalité est importante dans les choix d’implantation des producteurs de programmes. Dans un second temps, ce choix est aussi une conséquence de la saturation d’Hollywood, où autour de 96% des studios sont déjà occupés, Netflix se tourne donc vers des production locales, en témoigne la location de 22 000 mètres carrés de studios à Madrid depuis début septembre pour des créations hispanophones.

 

L’étude de Sandvine sur la consommation Internet en 2018

Le groupe Sandvine a sorti son étude annuelle sur la consommation internet mondiale. Tout d’abord, nous apprenons que plus de la moitié de la bande passante mondiale est consacrée au visionnage de vidéos (58%), et Netflix représente 15% de la consommation internet mondiale, en comparaison Youtube représente 7% et Amazon seulement 3%. Le reste de la consommation est principalement partagé entre la navigation internet (17%), le gaming (8%) et les réseaux sociaux (5%). Une autre information importante est la place qu’occupe le piratage torrent dans le trafic ascendant, soit les données envoyées sur internet. Alors que cette part était en constante baisse depuis l’apparition des services de streaming elle repart actuellement en hausse représentant environ 22% du trafic mondial et montant jusqu’à 35% pour la région EMEA.
Tout cela nous indique combien la consommation audiovisuel est centrale sur internet. Par ailleurs, le regain en force du piratage peut s’expliquer par la multiplicité des offres de SVOD. Les internautes préféreront s’abonner à une ou deux offres et pirater les contenus des autres plateformes lorsqu’il veulent les consommer.

 

La nouvelle Playstation de Sony

A l’heure de la dématérialisation des jeux vidéo et du cloud gaming, la question d’une nouvelle génération de console de salon se posait depuis un moment. La semaine dernière, le PDG de Sony, Kenichiro Yoshida, a annoncé qu’une nouvelle console de jeu était nécessaire.
Cela nous indique combien les jeux vidéo est importante pour Sony. En effet, cette division représente 25% du chiffre d’affaire de l’entreprise. Depuis sa première génération, la Playstation s’est vendu à plus de 500 millions d’exemplaires, rendant clef le marché de la console de salon pour Sony, en comparaison à ses concurrents. Nous pouvons imaginer que la prochaine génération aura encore plus de fonctions, à commencer notamment par une transformation vers de nouvelles boxs intégrées à un écosystème de streaming.

 

Réouverture de l’École de la Cité du Cinéma

L’école du cinéma a annoncé sa réouverture, après sa fermeture à la suite de difficultés financières. Pour autant, cette dernière se fait uniquement pour les étudiants en deuxième année et sans assurance pour l’avenir. L’école est en attente de nouveaux moyens financiers pour assurer sa pérennisation, à travers de nouveaux mécènes ou de nouvelles aides du conseil régional.

 

Federation Entertainment lève 16 millions d’euros pour supporter sa croissance en France et à l’international 

La société de production française créée en 2013 par Pascal Breton, basée à Paris et Los Angeles, et dont le catalogue comprend notamment Le Bureau des Légendes ainsi que Marseille, mais aussi des séries européennes, américaines ou jeunesses, a réalisé une levée de fonds co-dirigée par le pôle industries créatives de BPI France.
Grâce à ces nouveaux moyens la société espère mener à bien de plus grands projets et doubler son chiffre d’affaire en 2019.

 

Par Côme Chatenet et Antoine Prost.