Interview de Mathilde Leite

Que fais-tu aujourd’hui ? 

Je suis chargée de production chez 3B Productions depuis trois ans maintenant. C’est une société qui fait principalement de la production de cinéma d’auteurs, destinée à des festivals, notamment autour de cinéastes qu’elle a l’habitude de produire depuis longtemps comme Rachid Bouchareb ou Bruno Dumont. On s’intéresse aussi à des thématiques politiques et sociales engagées. 

En tant que chargée de production, j’assiste le producteur à toutes les étapes à savoir le développement, la recherche de financement, le tournage, la post-production et la présentation en festivals. 

 

Comment es-tu arrivée là ? 

J’avais déjà fait un stage en production chez Les Films du Poisson. J’avais aimé le côté petite structure, suivre un cinéma presque artisanal et être près des films. J’avais cette envie d’être au plus proche des projets, d’avoir un rapport engagé autour d’eux et de nouer une relation de confiance avec des producteurs dans une structure familiale. 

Par la suite, mon stage chez Orange Studio en développement littéraire m’a permis de rencontrer une nouvelle structure et connaître vraiment le développement. Je lisais beaucoup de scénarios et j’avais besoin de cette vraie quantité pour exercer mon esprit critique. 

 

Plutôt D, M ou C  au départ ? 

Plutôt C. Je savais que je voulais faire de la fiction. J’avais vraiment envie de cette proximité avec le fait de raconter des histoires. Après, je reste ouverte au format de la série qui pourrait m’intéresser. Je pense qu’aujourd’hui il y a un contenu très qualitatif en séries et en TV et je ne me retrouve pas dans le partage entre cinéma et TV.  

 

Quelles études avant ? Que t’as apporté le master DMC ? 

J’ai fait du droit jusqu’en master 1. J’ai ensuite basculé sur des lettres puis sur des études un peu plus multimédia. Le master DMC m’a apporté la certitude que j’avais envie de me diriger là-dedans. C’est important de se dire qu’on peut faire un choix à la fin de ses études supérieures et en ça le master m’a rassurée. 

J’ai trouvé que le master, l’enseignement, les camarades étaient de très bon niveau. J’ai gardé contact avec mes camarades qui sont des amis ou des collègues avec qui je peux travailler. On se crée ainsi un réseau tout en passant une année enrichissante et sympathique. 

 

Un de tes meilleurs souvenirs de ton année au DMC ? 

Je dirais que le week-end d’intégration était un moment très sympa, comme sûrement beaucoup d’autres personnes.

En termes de cours et de contenus, j’ai beaucoup apprécié le cours “Analyses Filmiques”, cours tout nouveau pour moi, qui m’a permis de comprendre ce qu’on attendait d’une analyse filmique en termes esthétiques et émotionnels. Et surtout, parce que je pense que le cinéma c’est ça aussi: réussir à toucher les émotions du spectateur. 

 

Des envies pour la suite ? 

La production c’est ce qui m’intéresse vraiment. J’aime le processus de production d’un film:  arriver à faire d’une idée un film et être toujours dans l’action en trouvant des solutions. J’aime le fait que le métier semble répétitif mais, au final, n’est jamais le même: les ambitions du réalisateur ne sont pas les mêmes, les équipes ne sont pas pareilles, les tournages non plus… Chaque film est un peu une aventure et cela apporte une vraie fraîcheur à notre travail.