Rémi Jimenez – La Gestion de l’enveloppe d’obligations chez M6 Films

REMI JIMENEZ
Rémi Jimenez

Nous recevons, en ce début d’année 2015, le directeur adjoint d’M6 Films et des programmes jeunesse du groupe M6, Rémi Jimenez, afin de nous entretenir sur la gestion de l’enveloppe d’obligation annuelle de la chaîne.

Trois étapes ressortent dans le processus d’utilisation des fonds d’obligation : une première mission éditoriale de sélection (artistique) des films, puis une mission de négociation, chargée d’obtenir les droits des œuvres dans les meilleures conditions. La troisième mission est plus tardive mais s’avère cruciale, sur laquelle M6 connaît une certaine plus value : il s’agit de l’intervention dans la promotion des films par la mobilisation du groupe dans son ensemble pour soutenir la sortie du film en salles. On mobilise alors toutes les filiales, tout autant web, mobile, bancaire, football (les Girondins de Bordeaux dont ils sont propriétaires) par stratégie de diversification

Sur ces trois missions, c’est la première qui prend le plus de temps et qui se trouve être la plus difficile. Il n’existe en effet pas de recette miracle pour sélectionner un film en amont, lorsqu’il est encore sous forme de concept, de projet. M6 Films reçoit ainsi environ 300 scénarios par an, tous lus par une équipe de lecteurs en binôme. Un conseiller artistique fait le lien avec les lecteurs et fait ressortir,, avec l’aide du directeur adjoint, les projets notables. Il faut être capable d’anticiper sur les bons projets, avec une vision en amont via un travail relationnel de réseaux, avec les producteurs. Une dizaine de films sont finalement choisis chaque année.

Et si le système d’obligations est aujourd’hui remis en cause par une réforme probable des décrets Tasca, les enveloppes gérées par les différentes chaînes historiques françaises comme M6 permettent à de nombreux films de continuer à vivre sur le petit écran bien après sa sortie en salles. Nous remercions chaleureusement M. Jimenez de nous avoir éclairé entre autres sur ce sujet, d’autant plus qu’il s’avère être pleinement inscrit dans l’actualité.

Par Claire Lefranc.